Dans l’univers sans limites de la littérature fantastique, où l’imagination transcende les barrières du réel, se cachent parfois des échos troublants des inégalités de notre société. Les mondes peuplés de créatures mythiques, empreints de magie et d’étranges hiérarchies, peuvent ne pas être aussi éloignés de nos problèmes contemporains qu’on pourrait le croire. Les œuvres de grands auteurs comme J.R.R. Tolkien, bien que pionnières, affichent souvent un prisme eurocentrique imaginaire qui perpétue la perception du « Nous » contre l’Autre. Des écrivains modernes, tels que Marlon James, contestent ces perspectives, évoquant les cultures riches et profondes qui s’étendent au-delà des légendes nordiques et celtiques. Les orcs, par exemple, avec leurs descriptions dégradantes et brutales, illustrent la monstration de la peur de l’Autre, un thème récurrent aux ramifications bien réelles. Explorant les fondations de ces récits, cette réflexion s’attache à révéler comment le fantastique peut parfois refléter, et même renforcer, des idéologies moins fantastiques.
Dans le monde de la fantasy, un genre littéraire éloigné de notre réalité avec ses races, ses espèces et ses systèmes magiques distincts, on pourrait croire que les problèmes d’inégalité de notre société n’y existent pas. Pourtant, cette hypothèse est erronée. Prenons J.R.R. Tolkien par exemple. Ses œuvres, telles que The Hobbit et The Lord of the Rings, sont des piliers du genre « high fantasy ». Cependant, leur biais eurocentrique est critiqué. Tolkiens s’inspire fortement du folklore nordique et celtique, négligeant les mythes précoloniaux et les histoires culturelles non européennes.
Les auteurs contemporains, comme Marlon James, rectifient cette négligence en ancrant leurs romans dans le folklore africain. Dans Black Leopard, Red Wolf, James puise dans les histoires d’Anansi, riche de thèmes de sagesse et de créativité. Cet effort représente sa recherche personnelle de mythologies qu’il pourrait revendiquer en tant qu’écrivain jamaïcain.
Il est essentiel de considérer non seulement les mythologies sous-jacentes aux romans de fantasy, mais aussi les systèmes magiques et hiérarchiques qu’ils contiennent, ainsi que les problèmes qui peuvent en découler. Un problème soulevé par certains critiques concerne la représentation des orques chez Tolkien, qualifiée de brutalement dégradante. Ces créatures, décrites comme des êtres inférieurs, reflètent une peur de l’« Autre » qui traverse l’humanité. Ce discours ressemble dangereusement à une forme de racisme réel.
Il est important de comprendre que la fiction est une traduction des croyances humaines. Ainsi, en lisant des romans de fantasy, il est crucial de les aborder avec un regard critique afin de reconnaître leurs limites et leurs influences du monde réel.
Table des matières
Togglerécits de fantasy et questions d’inégalité
On pourrait penser que les mondes de fantasy, avec leurs races et systèmes magiques diversifiés, seraient exempts des tensions sociales et racistes de notre société. Pourtant, même dans ces univers enchantés, ces sous-entendus racistes se glissent souvent insidieusement. Si l’on considère les œuvres de J.R.R. Tolkien, des critiques ont souligné leur biais eurocentrique. En s’inspirant principalement de folklores européens, comme les légendes arthuriennes, Tolkien omet certaines cultures précoloniales riches. De plus, la représentation des orcs dans sa série peut être vue de manière problématique, ces créatures étant souvent décrites comme inférieures et sauvages, créant une connotation inconfortablement proche de stéréotypes racistes dans la réalité.
une réponse des auteurs contemporains
Ce manque de diversité a été progressivement contesté par des auteurs modernes. Marlon James, par exemple, avec son roman Black Leopard, Red Wolf, plonge dans le folklore africain, apportant une perspective nouvelle et diversifiée dans l’univers fantasy. Grâce à des récits centrés sur l’Africanisme, les auteurs actuels cherchent à restaurer une richesse culturelle souvent oubliée dans le genre. Ils mettent en lumière les richesses et les complexités de leurs propres mythologies, offrant ainsi un rétablissement de l’égalité narrative en célébrant des horizons culturels alternatifs. Cela inclut aussi une critique de la hiérarchie mise en place dans ces mondes, confrontant l’idée d’une suprématie longtemps ancrée dans l’inconscient collectif des lecteurs.
l’importance d’une lecture critique
Fiction en général est un reflet des croyances humaines. En lisant des romans fantasy, il est essentiel d’adopter une approche critique pour reconnaître leurs préjugés et influences du monde réel. Les stéréotypes ancrés dans les récits fantastiques peuvent renforcer des hiérarchies injustes, illustrant la peur de l’Autre. Des réflexions sur les valeurs et le contexte d’un roman nous aident à mieux comprendre ces dynamiques. En outre, la littérature offre une opportunité de dialoguer et d’influencer positivement nos sociétés contemporaines. Des plateformes explorent comment définir le racisme et ses nuances dans notre discours quotidien. En intégrant ces réflexions dans la lecture, nous pouvons transformer notre perception et encourager une vision plus inclusive.